AGOA : Aider les femmes entrepreneuses à réussir

Par Jesselyn Mobley, le 24 août 2017

Participantes au Forum AGOA 2017 à Lomé, au Togo.

Même de nos jours, au 21e siècle, beaucoup de femmes n’ont toujours pas accès aux capitaux, aux crédits, aux marchés et à la formation nécessaires pour faire leur entrée dans la vie économique de nombreux pays du globe. En Afrique subsaharienne, par exemple, les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans le commerce, sachant que le commerce transfrontalier est une source de revenus pour 43 % de la population africaine. Pourtant, le fait que les femmes africaines soient mal représentées dans les métiers de la règlementation commerciale et des douanes, ainsi que d’autres barrières liées au genre, entrave leur capacité à se lancer dans le commerce sur un pied d’égalité avec les hommes travaillant dans ce domaine.

En mai 2000, les États-Unis ont adopté la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA), un programme de préférence commerciale destiné aux pays d’Afrique subsaharienne, qui vise à stimuler le commerce et l’investissement tout en faisant progresser les objectifs de développement et en resserrant les liens économiques grandissants entre les États-Unis et l’Afrique. Afin de soutenir clairement une plus grande autonomisation économique des femmes, un amendement bipartite a été inclus lors de la reconduction de l’AGOA en 2015, portant sur le renforcement des capacités commerciales des petites exploitantes agricoles ou des entrepreneuses. Soutenir la croissance économique en Afrique subsaharienne est, pour les États-Unis, une priorité à la fois pour leur politique intérieure et pour leur politique étrangère. Les études montrent d’ailleurs qu’investir en faveur des femmes est l’un des meilleurs moyens d’avoir un impact économique, financier et social.

Lors du 16e Forum annuel AGOA qui s’est déroulé du 8 au 10 août et qui était organisé conjointement par les gouvernements américain et togolais, les femmes entrepreneuses étaient représentées lors d’une table ronde intitulée « Le pouvoir des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) : une croissance économique intégratrice et viable à travers le secteur textile et agro-industriel. » Le débat, auquel participaient notamment des expertes de Whole Foods et des femmes chefs d’entreprise du Togo et du Bénin, a souligné l’impact et le succès que les entrepreneuses ont pu avoir dans le cadre de l’AGOA, tout en rappelant qu’il est toujours nécessaire de réduire et éliminer les obstacles auxquels elles font face sur le continent. Les discussions étaient centrées sur Alaffia, une société américano-togolaise qui crée des coopératives féminines afin de réduire la pauvreté et d’autonomiser des communautés d’Afrique de l’Ouest grâce au commerce équitable de beurre de karité et d’autres ressources locales du Togo. Ces entrepreneuses se sont appuyées sur leur réussite non seulement pour donner les moyens à d’autres femmes entrepreneuses de subvenir aux besoins de leur famille, mais également pour créer des opportunités au sein de leurs communautés.

Du point de vue des États-Unis, il ne fait aucun doute que progresser vers une pleine participation des femmes à l’économie mondiale est positif. Donner aux femmes une plus grande place au sein de la population active est bon pour les bénéfices des entreprises, bon pour la croissance économique des pays concernés – et bon pour la sécurité, la prospérité et la stabilité mondiales. L’AGOA représente pour les États-Unis un outil permettant de renforcer ces objectifs. Pour les années à venir, impliquer les femmes pour encourager la croissance économique pourra créer de nouvelles opportunités réciproques, que ce soit pour les États-Unis ou pour l’Afrique subsaharienne.

À propos de l’auteur : Jesselyn Mobley est stagiaire auprès du Bureau des questions relatives aux femmes dans le monde du département d’État.